LE CORMIER
Le bois de cormier est parmi les plus durs bois et son grain très fin fait qu'il est encore aujourd'hui très recherché pour l'ébénisterie, la marqueterie... Il a longtemps été le plus prisé pour la confection des fûts d'outils de corroyage (rabots, rifflards, varlopes...), Il fut aussi utilisé pour réaliser des outils de traçage, règles, trusquins. Dans les Moulins, les dents rapportées (alluchons) sur couronne en fonte de l'engrenage multiplicateur étaient faites en cormier.
Il avait aussi un usage ludique : on s’en servait, pour réaliser les boules du jeu « Boules de fort » en Anjou, quelques ressemblances avec la pétanque...
Ses fruits sont comme de petites poires, comestibles après blettissement (comme la nèfle), et servaient à préparer une boisson peu alcoolisée appelée "curmi ou curmé" une piquette de cormes. La confiture de cormes restitue le goût subtil du fruit cru. En sirop c'est une boisson désaltérante avec de l'eau, délicieux nature sur des crêpes, yaourt ou desserts. Pour les amateurs, il n'y a pas de bon verger sans un cormier, seul arbre à fruit originaire d'Europe.
Les guérisseurs ont eu aussi recours à la corme pour ses vertus digestives nombreuses : elle serait un remède efficace contre la diarrhée ou la dysenterie et les bourgeons sont utilisés pour lutter contre certains problèmes circulatoires..
Le cormier est d'une croissance lente, il ne se régénère pas facilement et il est en voie de raréfaction, sa multiplication par germination n'est pas très efficace et ses rejets rares pour pérenniser l'espèce. L'assistance de l'humain est nécessaire pour des plantations !